Le cannabis est une plante composée de nombreuses molécules appelées « cannabinoïdes ». Le CBD est très connu grâce à ses nombreux bienfaits. De plus, il ne provoque pas les effets psychoactifs qui sont souvent associés à la consommation de cannabis. Mais ce n’est pas la seule molécule de cette plante qui gagne en reconnaissance. En effet, cette plante miracle ne nous a pas encore livré tous ses secrets ! Il est composé de plus d’une centaine de cannabinoïdes, dont certains contiennent de nombreux autres avantages.
Ces différentes molécules agissent sur l’organisme de multiples façons. Les recherches s’intensifient pour mieux comprendre leurs ingrédients et tirer le meilleur parti de leurs effets. CBD, CBG, CBN ou encore THC, résumons leurs propriétés et leurs différents pouvoirs pour les maux du corps et de l’esprit…
Tout d’abord, que sont les cannabinoïdes ?
Les cannabinoïdes sont un groupe de produits chimiques sécrétés par le cannabis (mais aussi certaines autres plantes). Ils activent les récepteurs du système endocannabinoïde présents dans le corps humain. Cela signifie que les cannabinoïdes vont interagir avec ces récepteurs, influençant le système nerveux et le cerveau.
À noter que selon les variétés ou même entre deux plantes d’une même variété, les cannabinoïdes ne sont pas toujours produits dans les mêmes proportions. En effet, souvent seuls 3 ou 4 cannabinoïdes sont vus avec des contenus significatifs à l’intérieur de la plante. D’autres seront toujours présents, mais en très petites quantités.
Enfin, ils sont répartis en 10 catégories principales. Elles contiennent elles-mêmes divers sous-cannabinoïdes qui diffèrent par la longueur de la chaîne carbonée. Cela dit, nous n’étudierons aujourd’hui que les 4 principaux :
- le CBD (cannabidiol),
- le cannabigérol (CBG),
- le CBN (cannabinol),
- et le THC (tétrahydrocannabinol).
Qu’est-ce que le CBD ?
Le CBD, ou cannabidiol, est l’un des cannabinoïdes les plus populaires et les plus étudiés. Il a été identifié pour la première fois par des scientifiques dans les années 1940. Il est aujourd’hui largement utilisé dans le monde entier car il maintiendrait l’équilibre général de notre corps et favoriserait son bien-être.
Contrairement au CBN et au CBG, le CBD ne se lie pas directement aux récepteurs cannabinoïdes. Au lieu de cela, il est considéré comme un « modulateur allostérique« . Il se fixe au ligand de la cellule où il exerce un effet fort mais indirect sur les cannabinoïdes et le système endocannabinoïde. Il est également non psychoactif et non intoxicant.
Bien qu’il soit peu probable que vous ressentiez des effets directs de l’utilisation du CBD, soutenir le système endocannabinoïde avec des doses régulières de CBD peut être très bénéfique pour votre santé à long terme. Ainsi, le CBD a montré des propriétés anticonvulsives, ce qui suggère qu’il pourrait être bénéfique dans le traitement de l’épilepsie. En fait, le CBD sous sa forme médicale connue sous le nom d’Epidiolex a été approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis pour le traitement de formes rares d’épilepsie. De plus, il a été démontré que le CBD botanique affecterait les récepteurs vanilloïdes de la douleur (TRPV1 – TRPV8), ce qui le rend potentiellement bénéfique pour les personnes souffrant de douleur chronique.
De plus, le CBD aurait des effets :
- Relaxant et calmant : Le CBD serait un puissant relaxant musculaire et aiderait à combattre l’insomnie.
- Analgésique : Il serait capable de soulager les douleurs chroniques (arthrite, polyarthrite rhumatoïde).
- Anti-inflammatoire et antibactérien : le CBD limiterait la reproduction et la propagation de certaines bactéries.
- Antispasmodique et antiépileptique : le CBD préviendrait les crampes et les convulsions. En tant que tel, il pourrait être utilisé pour lutter contre divers types d’épilepsie, y compris le syndrome de Dravet.
- Anxiolytique, antidépresseur et antipsychotique : le CBD réduirait les symptômes de l’anxiété et aiderait à combattre la schizophrénie.
- Anticancéreux : le CBD limiterait la propagation des cellules cancéreuses de certains types de cancer (prostate, sein, côlon, utérus, etc.).
- Antiémétique : il réduirait les nausées et les vomissements.
- Anti-diabétique : il réduirait la glycémie.
- Hypotenseur : Il ferait baisser la tension artérielle.
- Anti-addictif : le CBD réduirait la dépendance au tabac et à divers produits addictifs comme l’alcool, les opioïdes, les antidépresseurs, etc.
D’autre part, il serait également utile dans le traitement de plusieurs maladies graves et difficiles à traiter (voire incurables), telles que :
- la sclérose en plaques (SEP),
- la fibromyalgie,
- la maladie de Crohn,
- la maladie du côlon irritable.
Qu’est-ce que le CBG ?
Le CBG, abréviation de cannabigerol, a plusieurs surnoms. Il est ainsi appelé la « Rolls Royce du chanvre », le « cannabinoïde des cellules souches » et même « la mère de tous les cannabinoïdes ». Bien qu’il ait longtemps été négligé au profit des cannabinoïdes les plus populaires tels que le CBD et le THC (tétrahydrocannabinol), de nouvelles recherches ont révélé qu’il présentait aussi des avantages uniques qui méritent d’être reconnus.
Les produits au CBG sont rares car ils sont difficiles à extraire de la plante. Heureusement, de nouvelles recherches passionnantes ont lancé une course parmi les sociétés de cannabinoïdes pour découvrir des moyens d’extraire le CBG plus efficacement.
Les scientifiques ont identifié le CBG pour la première fois en 1964. Le CBG est la forme non acide du CBGA (acide cannabigérolique) et est le premier cannabinoïde produit par les plants de cannabis au cours de leur maturation. Au fur et à mesure que la plante mûrit, les enzymes convertissent le CBG en d’autres cannabinoïdes acides (CBDA, THCA, CBNA), avant de se convertir en CBD, THC, CBN et le reste au fil du temps.
Le CBG a un effet direct sur les récepteurs CB1. Les effets du CBG sur le système endocannabinoïde semblent améliorer la libération de sérotonine, « l’hormone du bien-être ». C’est pourquoi, entre autres, le CBG a été identifié comme un activateur potentiel de l’humeur. Le CBG est également prometteur dans le traitement du glaucome en raison de la façon dont son effet sur les récepteurs cannabinoïdes réduit la pression intraoculaire. De plus, il aide aussi à retrouver l’appétit, ce qui est parfaitement intéressant pour les malades du cancer, par exemple.
Le CBG n’est pas enivrant, ce qui signifie que vous pouvez le prendre comme supplément quotidien sans vous soucier des effets psychoactifs indésirables.
Qu’est-ce que le CBN ?
Le CBN est connu comme le « cannabinoïde somnolent » car il pourrait offrir des nuits plus calmes.
Le CBN n’est en aucun cas enivrant et ne procure pas des effets euphorisants comme le THC. Pour cette raison, ses propriétés apaisantes douces en font un excellent choix à utiliser le soir pour passer une bonne nuit de sommeil puis se réveiller avec beaucoup d’énergie. En fait, les scientifiques ont trouvé des preuves que l’utilisation de 5 milligrammes de CBN est comparable à 5-10 milligrammes de Valium (diazépam) dans son effet relaxant.
Le CBN a été identifié pour la première fois par des scientifiques en 1940. Depuis lors, les scientifiques ont appris que le CBN a un effet direct sur les récepteurs cannabinoïdes. Le CBN interagit avec les récepteurs CB1. Cela lui permet de favoriser la sédation et la relaxation. Il agit également directement sur les récepteurs CB2 pour favoriser un fonctionnement plus optimal du système immunitaire.
Le CBN semble aussi avoir des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires, ce qui suggère qu’il pourrait jouer un rôle neuroprotecteur.
Cette interaction « étroite » entre le CBN et les récepteurs CB1 et CB2 est due au fait que les nutriments et les informations sont plus directement transférés à la cellule. Par conséquent, de nombreuses personnes trouvent que le CBN les « affecte » plus que la plupart des autres cannabinoïdes. Cela signifie que vous pouvez ressentir une sensation particulière après avoir pris du CBN, contrairement aux cannabinoïdes qui n’interagissent pas aussi directement avec les récepteurs.
Qu’est-ce que le THC ?
Le THC, ou tétrahydrocannabinol, est le premier cannabinoïde isolé. Cette découverte originale a été faite en 1964 par le chercheur israélien Dr Raphaël Mechoulam. Cependant, le THC est connu pour ses principes psychoactifs depuis plusieurs décennies. C’est le principe actif le plus célèbre de l’histoire car il est responsable des effets psychotropes trop souvent associés au cannabis. En effet, le THC agit sur certaines parties du cerveau, entraînant un afflux de dopamine, qui est responsable de la sensation de plaisir, entraînant des effets connus tels que l’euphorie et le bien-être.
En plus de ces effets psychotropes, voici une liste des effets positifs que le THC peut apporter :
- Neuroprotecteur : Il protégerait contre les problèmes neurologiques, contre la dégénérescence du cerveau liée à la vieillesse, et stimulerait aussi la formation de nouveaux neurones.
- Anxiolytiques et antidépresseurs : Il réduirait les symptômes de l’anxiété, produisant à la fois des effets euphorisants et relaxants.
- Anti-inflammatoire : Il serait 20 fois plus puissant que l’aspirine et 2 fois plus puissant que l’hydrocortisone.
- Anti-métastatique : Il fonctionnerait pour certains types de cancer comme la leucémie, le glioblastome, le carcinome hépatocellulaire, le cancer des voies biliaires, le cancer du sein HER2 positif.
- Antispasmodiques : Il atténuerait les spasmes et les convulsions.
- Antiémétique : Il soulagerait les nausées et les vomissements, comme ceux causés par le cancer ou le traitement du sida.
- Traitement du glaucome : Il réduirait la pression intraoculaire.
- Anticachexie : Il stimulerait l’appétit en interagissant avec la leptine, l’hormone responsable de la sensation de satiété.
- Antioxydant : Il combattrait les radicaux libres responsables du vieillissement des cellules.
Il est important de se rappeler que l’effet diffère d’une personne à l’autre. De plus, trop de THC peut provoquer des effets secondaires tels que :
- la perte de mémoire,
- la tachycardie,
- la nervosité,
- l’anxiété,
- la paranoïa, notamment une désorientation spatio-temporelle.
C’est à cause de ces effets négatifs qu’il est déconseillé aux personnes prédisposées à la schizophrénie, à l’anxiété ou au trouble bipolaire de consommer des variétés de cannabis à forte teneur en THC. Par conséquent, il est recommandé de s’orienter vers des variétés riches en CBD.
Tous les cannabinoïdes sont-ils légaux en France ?
Des quatre cannabinoïdes décrits ci-dessus, seul le THC est illégal en France. Classée comme étant une drogue, son usage est illégal. Cela expose les usagers à un an de prison et/ou à une amende de 3 750 euros (article L3421-1 du code de santé publique).
A l’inverse, le cannabidiol (CBD), le cannabigérol (CBG) et le cannabinol (CBN) sont légaux en France. En efils sont non psychotropes et non addictifs. Selon un arrêté publié au Journal officiel du 31 décembre 2021, la culture, l’importation, l’exportation, l’utilisation industrielle et commerciale de certaines variétés de cannabis avec une teneur maximale de 0,3 % de tétrahydrocannabinol (THC) sont autorisées. Bien sûr, un produit cannabinoïde avec un maximum de 0,3 % de THC est 100 % légal.
Il y a encore tant à découvrir sur le cannabis. Avec environ 480 composés actifs différents, des cannabinoïdes aux terpènes, flavonoïdes et plus encore, cette plante offre un potentiel unique pour notre bien-être. Le cannabinoïde puissant et non psychoactif connu sous le nom de CBC (cannabichromène) favoriserait la neurogenèse et aurait des effets effets antidépresseurs lorsqu’il est combiné à d’autres cannabinoïdes. Il est peut-être le prochain à attirer l’attention du monde scientifique. En bref, les scientifiques n’ont pas encore découvert tous les avantages thérapeutiques de cette plante. De plus, il est passionnant d’envisager l’avenir du cannabis et son rôle dans le soutien de notre santé.
